[Review] De Stijl by Mr. Cellophane

Comment, après des débuts en fanfare, rebondir et passer le cap du second album tant redouté par les groupes de rock ? Jack et Meg ont la réponse : tout simplifier, déconstruire pierre par pierre ce qui a déjà été fait pour se renouveler encore et encore. De Stijl aurait très bien pu être le premier album du groupe tant il est dissemblable de The White Stripes.

Moins brut et beaucoup plus mélodique mais tout aussi blues (voire plus ?). C’est le ton de cet album au nom bizarre en hommage à un mouvement d’art déconstructiviste néerlandais. Dès You’re Pretty Good Looking (For A Girl), le ton est donné: cet album comportera des ballades. Dans les rues, on commence à voir des filles fredonner des airs « stripesiens ». Les sursauts de Hello Operator puis Little Bird sonnent alors comme des échos du premier album avec un humour au second degré perceptible pour la première et le retour de la guitare slide sur la seconde. Les pistes suivantes sont la pierre angulaire de cet album : Apple Blossom sonne comme la véritable première chanson d’amour de Jack (pour qui ? Meg et lui viennent de divorcer…). Cet élan amoureux se prolonge sur le très beau I’m Bound To Pack It Up. Besoin de blues ? Death Letter, la reprise de Son House arrive enfin. Si cet album sombre dans l’oubli, il restera cette chanson, peut-être la meilleure de la discographie du duo. Après de tels sommets, normal que Sister, Do You Know My Name et A Boy’s Best Friend patinent un peu. Heureusement, entre les deux, on trouve la perle Truth Doesn’t Make A Noise avec des lyrics à couper le souffle : « My baby’s got a heart of stone. Can’t you people leave her alone. » parmi d’autres. La chanson suivante apparaît comme trompeuse : Let’s Build A Home commence par un enregistrement de la voix de Jack lorsqu’il avait cinq ans dans lequel on voit déjà son goût pour le rouge, mais s’embarque vers un rock furieux et super efficace avec son rythme répétitif. Avec Jumble, Jumble, c’est comme si Let’s Build A Home continuait: intro enregistrée (en français s’il vous plaît), rythme répétitif, comme si les deux en avaient leur claque des ballades, Why Can’t You Be Nicer To Me ne change pas foncièrement non plus, on pourrait croire que les White Stripes reviennent aux origines. C’est sans compter le morceau bien roots tout droit sorti d’un bayou que constitue Your Southern Can Is Mine : guitare accoustique et voix de Meg qui revient enfin en écho sur le refrain.

De Stijl se termine sur ces accents un peu rustiques, donnent-t-ils le ton du prochain album des White Stripes ? ce qui est clair, c’est que ces deux là ont montré qu’ils pouvaient nous surprendre et pas qu’un peu… A quoi s’attendre après une telle réussite ?

Mr Cellophane

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